Jeanne Lanvin, esquisses et photographies
En 1889, Jeanne Lanvin a 22 ans lorsqu’elle ouvre sa première boutique, rue Boissy-d’Anglas à Paris. Alors qu’elle travaillait depuis ses 13 ans dans la confection de chapeaux pour le compte de différents modistes, elle vend désormais ses propres créations. A la naissance de sa fille en 1897, Jeanne imagine, dessine et commercialise une collection pour enfants. Les commandes de vêtements dépassent alors celle des chapeaux. En 1909, la maison Lanvin lance sa première collection pour femmes et devient une des maisons de couture les plus en vogue.
En 1915, malgré la guerre, Jeanne Lanvin participe à l’Exposition universelle de San Francisco avec treize autres maisons françaises. Elle rencontre alors un franc succès, qui lui permet de s’imposer durablement aux États-Unis.
Ce développement en France et à l’étranger, conduit la coutière à mettre en place une stratégie de protection de ces nouvelles créations. Le premier dépôt de Jeanne Lanvin retrouvé dans les archives de l’INPI date de 1916, pour un dessin et modèle de « costume tailleur ». Un an plus tard, en 1917, c’est le modèle d’une superbe robe qu’elle protège, nommée « robe n°18 ».
A partir de cette date et jusqu’en 1934, les collections de Jeanne Lanvin sont ainsi déposées et protégées sous forme d’esquisses ou de photographies, à l’exemple des dessins et modèles pour un « manteau croisade » et une « robe cocktail », respectivement déposés en 1922 et 1935.
Aujourd’hui, même si Lanvin ne pratique plus la haute couture, les archives de l’INPI gardent en mémoire les premières créations de cette maison historique.
A noter : C’est depuis 1909, qu’une loi permet aux créateurs, qu’ils soient dessinateurs, artistes ou fabricants, de protéger leurs œuvres grâce à une procédure unique de dépôt : les dessins et modèles industriels.
Cette protection s’applique à tout dessin nouveau, toute forme plastique nouvelle, tout objet industriel qui se différencie, soit par une configuration distincte et reconnaissable lui conférant un caractère de nouveauté, soit par un ou plusieurs effets extérieurs lui conférant une physionomie propre et nouvelle.