Le phonautographe (1857)
Le 28 mars 2008, à l’université de Stanford, une assemblée d’historiens, de musiciens, d’ingénieurs du son, écoute, médusée, un extrait de « Au clair de la lune ». Au milieu des crachouillis, la voix est distincte ; la séquence dure dix secondes. Datant du 9 avril 1860, dix-huit ans avant l’invention du phonographe par Thomas Edison, c’est le plus vieil enregistrement de voix humaine à ce jour.
On le doit à Edouard-Léon Scott de Martinville. Ouvrier typographe, puis relecteur-correcteur, celui-ci découvre la science en devenant correcteur des comptes rendus de l’Académie des Sciences. Il dépose en 1857 le brevet du « phonautographe », grâce auquel il a pu inscrire une gravure sonore sur un rouleau de papier enduit de noir de fumée. L’appareil est constitué d’un pavillon relié à un diaphragme qui recueille les vibrations acoustiques, celles-ci étant transmises à un stylet. Quelques exemplaires sont vendus à des laboratoires scientifiques étudiant le son, mais son invention reste un échec commercial.
Vingt ans plus tard, estimant qu’Edison lui a volé son invention, Scott de Martinville effectue des démarches sans suite pour faire reconnaître ses recherches. Sa création, bien qu’imparfaite, réunissait pourtant tous les éléments des machines postérieures…
Brevet n° 1 BB 31470, déposé le 25 mars 1857