Jean-Paul Gaultier : des créations originales devenues iconiques
Les plus anciens dépôts de Jean-Paul Gaultier à l’INPI datent de 1975- 1976, période à laquelle il crée sa maison de couture. Il dépose, avec son compagnon Francis Menuge, différents modèles de bijoux électroniques comme un « pendentif avec une diode photoluminescente fixe ou non fixe » ou encore un « bijou cataphote ». Des pièces qui seront notamment mises à l’honneur lors de son premier défilé au Palais de la Découverte en 1976.
Mais c’est dans les années 1980 que son nom devient célèbre et son talent reconnu. En 1983, il crée son emblématique bustier à bonnets coniques, porté en robe par Catherine Ringer pour le clip Marcia Baïla en 1984, et par Madonna dans les années 1990 pour sa tournée Blond ambition tour. Un modèle iconique qu’il décline notamment en sac et dont le modèle est déposé en 1998.
En 1986, un an après l’ouverture de sa première boutique à Paris, il dépose son premier brevet d’invention pour un flacon de parfum. Contrairement aux flacons transparents habituellement employés en parfumerie, Francis Menuge et lui imaginent un autre dispositif : « Les flacons, de parfum par exemple, sont en général destinés à mettre en valeur le produit qu’ils contiennent. C’est pourquoi ils sont usuellement transparents, et d’une esthétique recherchée, leur forme et leur aspect servant à individualiser le parfum. Un but de la présente invention est de proposer un flacon différent des flacons habituels. L’invention a pour objet un flacon, notamment pour parfum, caractérisé en ce que sa surface est entièrement recouverte par des éléments d’affichage, susceptibles de présenter des informations visuelles. Selon d’autres caractéristiques de l’invention : l’affichage est susceptible d’être déclenché et interrompu par des moyens d’interruption à commande manuelle ou automatique ; les moyens d’interruption sont disposés au fond du flacon (…) les éléments d’affichage sont des écrans à cristaux liquides, les éléments d’affichage sont des écrans plats susceptibles d’assurer la représentation de films vidéo (…) ».
Un an plus tard, en 1987, il crée un autre flacon de parfum, protégé cette fois par un dépôt de dessin et modèle.
De nombreux dépôts conservés par l’INPI concernent aussi évidemment ses activités de couture. On trouve notamment dans nos archives, un « chapeau en jacquard » déposée en 1990, ou encore une « une veste manches longues ».
A l’image de l’évolution de ses collections et inspirations, des modèles aux couleurs vives et à grands motifs sont déposés à la fin des années 1990, à l’exemple des dessins « A/H 97 - Homme/Femme apposable sur tissu et maille » et « P/E 98 apposable sur vêtements », déposés en 1997.
Pour accessoiriser ses tenues, le créateur imagine des chaussures, à l’image d’une paire noire à talons, déposée en 1992.
Comme Jean-Charles de Castelbajac, Jean-Paul Gaultier ne se limite pas à la mode et s’essaie un temps au design. En 1992, il dépose un « fauteuil sur roue » estampillé « House mode », ainsi qu’une « commode » et des « meubles valises ».
Jean-Paul Gaultier est également attentif à la présentation et à la visibilité de ses créations, comme l’illustre un modèle de « présentoir » sur roues déposé en 1993.
Bijoux, couture, flaconnerie, mobilier, les titres de propriété industrielle déposés par Jean-Paul Gaultier à l’INPI témoignent de sa créativité aux multiples facettes. Un univers original, exubérant et audacieux qui fait de lui une icône française de la mode depuis plus de 50 ans.