Interview
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Patrick Barillot : Lovaltech est une biotech spécialisée dans le développement d’une nouvelle génération de vaccins par voie muqueuse pour lutter contre les pathologies respiratoires comme la grippe, la COVID-19 et bien d’autres maladies infectieuses.
Diplômé de l’ESSEC Paris en Management général international, j’en suis le Président et cofondateur. J’ai consacré l’ensemble de ma carrière à l’industrie pharmaceutique, où j’ai occupé des fonctions de direction commerciale, de Business Unit et de développement international.
J’ai créé Lovaltech en janvier 2022, avec une équipe d’experts scientifiques : Isabelle Dimier-Poisson, Directrice scientifique, professeure à l’Université de Tours et Directrice du laboratoire de recherche BioMAP, experte en immunité des muqueuses ; Mathieu Epardaud, Scientifique expert senior, spécialiste reconnu en immunologie des muqueuses et en systèmes d’administration nasale ; et Nicolas Aubrey, Scientifique expert senior en synthèse de protéines complexes.
Notre entreprise est ainsi portée par une synergie unique entre compétences scientifiques de tout premier plan et expérience industrielle stratégique, au service d’un projet innovant à fort impact sanitaire et social.
Qu’est-ce qui rend votre entreprise innovante ? À quels besoins concrets vos solutions répondent-elles ?
P.B. : L’originalité de notre projet repose principalement sur l’activation du système immunitaire des muqueuses – porte d’entrée des pathogènes (virus, bactéries), un mécanisme que les vaccins injectables ne parviennent pas à stimuler. En complément de l’immunité systémique générale, cette réponse immunitaire confère une protection plus complète aux populations vaccinées.
Administrés par voie nasale, nos vaccins déclenchent une immunité mucosale qui protège non seulement la personne vaccinée contre les symptômes de la maladie, mais aussi son entourage, en bloquant le virus dès sa porte d’entrée. Cela empêche sa multiplication et sa transmission, réduisant ainsi sa circulation et le risque d’apparition de mutants.
Cette administration repose sur un dispositif spécialement conçu pour notre produit. En plus de l’arrêt de la contagiosité, notre premier vaccin contre la COVID-19 présente un atout majeur : grâce à notre formulation innovante, il est efficace non seulement contre les variants actuellement en circulation, mais aussi contre ceux susceptibles d’émerger. Il porte ainsi l’ambition d’une couverture vaccinale universelle contre cette maladie.
Votre prise en compte de la propriété industrielle a-t-elle été naturelle ? Quel rôle a joué l’INPI ?
P.B. : Oui, cela s’est fait naturellement. Dès les premières semaines de notre création, nous avons signé un contrat de licence exclusive et mondiale avec l’université de Tours et l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE). Ce partage de propriété industrielle avec des partenaires académiques nous a permis de sécuriser la première partie de notre développement.
Notre objectif est de conserver ce modèle pour les premiers vaccins avant de pouvoir réaliser nos propres recherches et de commercialiser les produits sous notre propre nom.
Nous avons ensuite déposé une demande de brevet en vertu du Traité de coopération en matière de brevets (PCT), afin d’en assurer la protection internationale. Puis, nous avons effectué des dépôts ciblés dans les pays stratégiques pour notre développement.
Tout au long de ce processus, l’INPI nous a accompagnés avec un soutien constant, de l’expertise et une grande réactivité.
Quel est le plus gros défi auquel vous ayez dû faire face au cours de votre aventure entrepreneuriale ?
P.B. : Le principal défi d’une start-up en biotech est de survivre sans générer de revenus pendant les quatre ou cinq premières années de recherche et développement.
Entre les appels à projets publics et les levées de fonds, dans l’environnement géopolitique complexe que l’on connait, le financement devient donc une constante préoccupation.
En 2024, LOVALTECH était lauréat France 2030 et obtenait 5,3 millions d'euros sous forme de subvention et d’avance remboursable, pour poursuivre le développement de son vaccin contre la Covid-19. Vous aviez également réalisé une levée de fonds d’amorçage de 1,5 millions d’euros et annonciez un second apport de fonds encore plus important en 2026, avec de nouveaux projets. À quoi ces fonds ont-ils servis ? Où en êtes-vous ?
P.B. : Ces apports financiers ont été et sont toujours investis dans le développement de notre premier vaccin, dont nous avons débuté la phase d’essais cliniques chez l’humain.
C’est une étape capitale pour Lovaltech et une nouvelle preuve de la solidité de notre projet.
Ces fonds servent également à préparer l’avenir de la société, à travers le déploiement de notre plateforme sur deux axes : le développement de nouveaux vaccins sur d’autres pathologies comme la grippe ; et le développement de nouveaux excipients et adjuvants propriétaires essentiels à la réussite de cette nouvelle voie d’administration.
Titre
Données clés (2024)* :
- Année de création : 2022
- Budget R&D : 2 700 000 €
- Budget propriété industrielle : 100 000 €
- Principaux pays d’exportation : Union européenne, États-Unis, Japon, Hong Kong
*déclaratif entreprise
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Portefeuille de titres de propriété industrielle (2025)* :
- Nombre de brevets en vigueur détenus par l’entreprise : 1 en contrat de licence exclusive et mondiale
- Nombre de marques : 1
*déclaratif entreprise
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