Un conteneur blanc équipé de panneaux solaires est présenté dans un paysage rural avec un ballon blanc dans le ciel. Sur le côté droit, on peut lire "SELERYS" en grand, suivi de "FINALISTE".

Interview

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Philippe Cardi :  Je suis le fondateur de Selerys, une PME qui développe, produit et commercialise des solutions pour la gestion des risques météorologiques (Skydetect, un radar courte distance – entre 30 et 50 km – et Evaerlys, un interféromètre ultrahaute définition), ainsi que des systèmes de lutte contre la grêle sous la forme de lanceurs automatiques de ballons.

Notre équipe pluridisciplinaire est très engagée dans la réussite du projet et la satisfaction de nos clients. Participer à un projet qui a un véritable impact sur le réel, c’est très gratifiant pour nous.

L’un des moments clés du développement de Selerys fut l’arrivée, en 2015, de mon associé, Fabrice Caquin, avec qui je partage la direction de l’entreprise et qui a permis de la structurer financièrement.

Notre ambition commune est de rendre accessible au plus grand nombre des technologies de pointes, auparavant complexes et onéreuses.

Qu’est-ce qui rend votre entreprise innovante ? À quels besoins concrets vos solutions répondent-elles ?

P.C. : L’innovation est un état d’esprit, une culture d’entreprise. Pour être innovant, il faut être curieux et ne pas avoir peur de se poser les bonnes questions.

Prenons l’exemple de notre solution phare :Laico. La recherche scientifique actuelle montre que, pour lutter contre la grêle, il faut injecter des sels hygroscopiques dans les cellules orageuses en formation afin de favoriser les précipitations sous formes aussi bien liquide que solide.

Jusqu’à présent, cette technique nécessitait l’utilisation de ressources importantes : avions spécifiques, pilotes hautement expérimentés, maintenance aéronautique, météorologues… Le tout soumis à de fortes contraintes administratives et de sécurité.

Avec Laico, nous avons développé une solution qui nous permet de nous libérer de ces contraintes.

Une simple question nous a guidés : « Faut-il vraiment utiliser un avion ? » ; simple, mais il fallait y penser !

Notre réponse a été de concevoir des ballons intelligents qui, lâchés au bon moment grâce à nos outils d’aide à la décision, sont aspirés par les nuages et dispersent les particules nécessaires.

Votre prise en compte de la propriété industrielle a-t-elle été naturelle ? Quel rôle a joué l’INPI ?

P.C. : Cela a été assez naturel grâce à mon expérience passée : j’ai travaillé essentiellement en start-up avant de créer Selerys. Dans toutes les entreprises technologiques, les aspects de propriété intellectuelle sont très importants, que ce soit pour l’exploitation d’un brevet existant, partagé avec un laboratoire, ou dans une volonté de dépôt.

L’INPI a aussi joué un grand rôle, puisque j’ai été formé par l’Institut, dans le cadre d’une Master Class PI, puis accompagné par des chargés d’affaires. Leur disponibilité fait de l’INPI un partenaire fiable à long terme pour nous épauler sur les questions de propriété industrielle.

La solution proposée par Selerys implique du matériel équipé d’un système GPS. Ce matériel peut ainsi être suivi lors de son vol, être récupéré une fois retombé au sol, puis recyclé ou reconditionné. Des brevets ont-ils été déposés concernant cette phase spécifiquement écoresponsable ? Pouvez-vous nous en dire plus ?

P.C. : Je vois que vous êtes bien renseigné !

Oui, en effet, nous avons deux brevets qui protègent cet aspect. Leur objet est de faciliter la récupération des résidus de nos ballons pour les recycler, afin d’optimiser notre bilan carbone.

Dès leur conception, nous veillons à ce que nos produits soient durables (temps de vie supérieurs à 10 ans, en moyenne). Pour ceux qui ne peuvent pas l’être, nous nous assurons qu’ils soient non contaminants et conçus pour être le plus recyclables possible.

Quel est le plus gros défi auquel vous ayez dû faire face au cours de votre aventure entrepreneuriale ?

P.C. : La réponse à cette question évolue avec le temps : elle dépend du moment vécu par l’entreprise et de la sensibilité de chacun.

Toutefois, je dirais que l’entreprenariat est avant tout une aventure humaine. Construire une équipe fiable et solidaire s’est donc révélé être le plus gros défi à relever.

Mais, il ne faut pas occulter les questions financières : l’argent reste le nerf de la guerre pour toute entreprise qui choisit l’autonomie. Trouver des financements, c’est aussi un défi !

Quels seront les prochains projets menés par votre entreprise ?

P.C. : Dans le cadre de nos lanceurs de ballons, ce sera d’amener l’IA au-delà des algorithmes, en l’intégrant directement dans la prise de décision des lâchés.

C’est la dernière étape pour réduire au maximum l’impact humain et obtenir le plus possible de régularité dans les résultats, mais aussi pour le confort des utilisateurs : les orages peuvent survenir 7 jours sur 7, de jour comme de nuit. Cela peut devenir fatiguant pour les utilisateurs ! 

Titre
Données clés (2024)* :

Contenu
  • Année de création : 2014
  • Budget R&D :  700 000 €
  • Budget propriété industrielle : 100 000 €
  • Principaux pays d’exportation : Asie du sud-Est

*déclaratif entreprise

Titre
Portefeuille de titres de propriété industrielle (2025)* :

Contenu
  • Nombre de brevets en vigueur détenus par l’entreprise : 8 familles
  • Nombre de marques : 4

*déclaratif entreprise

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