MCE-5 DEVELOPMENT imagine les standards automobiles de demain

L’incubateur de technologie rhône-alpin MCE-5 DEVELOPMENT a pour mission de transférer aux acteurs de l’écosystème automobile des innovations dans le domaine de la propulsion visant principalement à réduire les émissions de polluants et de CO2. Rencontre avec son président directeur général, Jean-François Roche, et son responsable innovation et PI, Sylvain Bigot.

> Quelle est l’activité de votre entreprise en quelques mots ?
Jean-François Roche
 : MCE-5 DEVELOPMENT est né d’une volonté : innover dans la motorisation automobile afin de diminuer les émissions de CO2 et de polluants des véhicules à moteur thermique tout en augmentant leur rendement et leurs performances. C’était précurseur en 2000 quand notre entreprise a vu le jour, à une époque où le baril de pétrole était à moins de 16 $ (fin 1999) et où les émissions de CO2 des voitures n’étaient pas la priorité des constructeurs automobiles ni celle des législateurs du monde entier. Notre modèle économique consiste à générer des revenus de plusieurs façons : par la vente de droits d’exploitation de nos brevets et de notre savoir-faire et par la vente de services d’ingénierie et de transfert de savoir-faire aux licenciés. Nous percevons également des redevances liées à la production de produits intégrant des technologies MCE5 par ces licenciés. La PI est donc au cœur de notre activité : on identifie une innovation, on la brevète si cela est valable et enfin on la commercialise.

> Que représente pour vous cette nomination aux Trophées INPI ?
J-F.R.
: Nous avons été en contact avec l’INPI dès le début de notre entreprise et même bien avant, lors des premiers dépôts des brevets fondateurs en 1997. Cette nomination est une reconnaissance de la qualité de notre travail, celle de nos brevets et de notre capacité à les commercialiser. Et c’est d’autant plus important que nous sommes une PME qui vit exclusivement de la propriété industrielle (PI). Nous sommes un petit acteur dans l’écosystème automobile et sommes ainsi reconnus au niveau national et international.

> Vous êtes nominés dans la catégorie Brevet, en quoi votre stratégie de propriété intellectuelle est-elle un levier de croissance ?
J-F.R.
 : La société a été créée en janvier 2000, soit moins de trois ans après le dépôt des premiers brevets fondateurs du VCRi, car l’inventeur et déposant des premiers brevets — Vianney Rabhi, a préféré commencer à développer les premières applications techniques sur ses fonds personnels et valider ainsi le bien-fondé technologique des brevets avant de susciter la création de l’entreprise MCE-5 DEVELOPMENT SA. Ces brevets sont ceux que l’on monétise le mieux car ils sont les plus avancés technologiquement. Aujourd’hui, nous avons 165 brevets en vigueur. Nous en déposons 20 par an en moyenne et en avons déposé un peu plus de 360 depuis la création de l’entreprise. Nous améliorons sans cesse nos brevets. Notre portefeuille est vivant, sa qualité est l’outil de gestion de notre entreprise. Nous menons ainsi une véritable stratégie d’enrichissement, échelonnons dans le temps les dépôts pour préserver la durée de vie de notre portefeuille. Sur les 20 ans d’existence d’un brevet, on ne l’exploite en pratique que 10 ans en moyenne car il faut du temps pour que la technologie ait une validité commerciale auprès de nos clients. Il y a une réflexion à mener en permanence sur cet aspect-là, sur la date de dépôt des brevets ou leur durée de vie à partir de leur exploitation commerciale.

> Avez-vous un conseil à donner à des entrepreneurs ?
J-F.R. 
: Tout d’abord, d’innover ! Ensuite de ne pas avoir peur de la PI. Les brevets sont un outil formidable pour les entreprises. Ils permettent d’aborder sereinement la recherche et d’avoir la certitude que l’innovation qui en résulte ne bénéficiera pas à quelqu’un d’autre. Les brevets permettent également de se différencier, cela est d’autant plus important que nous évoluons dans un environnement mondialisé et fortement concurrentiel. Il ne faut donc pas hésiter à utiliser la PI pour protéger son marché et ses savoir-faire.