AB7 : fournir des produits engagés pour une santé durable

Interview

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Christophe CHELLE : AB7 est une entreprise de taille intermédiaire familiale, basée à Deyme. Nous sommes spécialisés dans la recherche, le développement, la production et la commercialisation de produits vétérinaires, de santé et de solutions pour la maison et son environnement.

La lutte contre les parasites, notamment chez les animaux de compagnie, est un sujet majeur de recherche : AB7 est un des précurseurs dans le développement et la fabrication de colliers et pipettes antiparasitaires répulsifs et insecticides. Mais nous fabriquons également des insecticides et produits d’entretien.

Présente dans plus de 40 pays, notre entreprise s’appuie sur quatre entités et deux sites de production. À Deyme, près de Toulouse, AB7 Holding, AB7 Industries et AB7 Santé regroupent 250 collaborateurs ; AB7 America, localisée en Floride et dirigée par mon frère, Philippe Chelle, compte une trentaine de collaborateurs.

Qu’est-ce qui rend votre entreprise innovante ? À quels besoins concrets vos solutions répondent-elles ?

C.C. : L’innovation est inscrite dans notre ADN. Être innovant, c’est se remettre en question régulièrement pour imaginer et mettre en œuvre de nouvelles solutions en termes de processus, de produits et de services.

Depuis cinq ans, environ 6 % de notre chiffre d’affaires est dédié à la recherche et développement (R&D). Notre équipe pluridisciplinaire mobilise différentes compétences : formulation, entomologie, microbiologie, analyse de données, étude de la réglementation, qualité et propriété industrielle.

Nos filiales AB7 Santé et AB7 America répondent aux besoins de nos clients tout en plaçant le bien-être animal au centre de nos priorités.

Avec notre marque emblématique Alzoo™ aux États-Unis, nous proposons des solutions naturelles qui illustrent notre engagement au service de la santé animale. AB7 America a d’ailleurs obtenu la certification B Corp[1], confirmant notre démarche responsable, durable et transparente.

Nous travaillons aussi sur l’entretien de la maison et des espaces extérieurs avec nos gammes Ecogene™ et Ecogene Cleantech™. Notre dernière innovation, Cleantech, élimine toutes traces de salissures, algues et autres lichens sur les façades, toitures ou terrasses. Elle se démarque par une formulation unique, plus respectueuse de l’environnement, et protégée par un brevet.

Votre prise en compte de la propriété industrielle a-t-elle été naturelle ? Quel rôle a joué l’INPI ?

C.C. : Dès la création d’AB7, mon père – René Chelle, fondateur de l’entreprise – a cherché à protéger ses innovations en déposant des brevets avant de les promouvoir auprès de partenaires ou de clients potentiels. Mais, nous sommes dans un marché où la concurrence est de plus en plus forte, et cette stratégie brevet peut parfois se discuter au regard du maintien du secret.

Nous avons également enregistré nos nombreuses marques à l’international. Elles représentent des valeurs importantes et sont des signes distinctifs essentiels pour nos clients.

Dès nos débuts, alors que nous étions qu’une PME, nous sommes fiers d’avoir intégré un département consacré à la propriété industrielle qui gère nos droits depuis de nombreuses années, en lien avec notre R&D.   

L’INPI nous a accompagnés dans la mise en place de notre stratégie de propriété industrielle lors des phases de croissance de l’entreprise. Il est un allié solide sur lequel notre département Propriété industrielle s’appuie régulièrement.

Quel est le plus gros défi auquel vous ayez dû faire face au cours de votre aventure entrepreneuriale ?

C.C. : Le principal défi est de faire aboutir toutes nos innovations dans des secteurs très règlementés comme la santé humaine et animale, les biocides ou le biocontrôle[2].

Il faut savoir s’adapter aux évolutions constantes des exigences réglementaires. C’est particulièrement le cas pour les produits pharmaceutiques vétérinaires, dont l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché exige un parcours très long, mêlant développement technique pointu et rigueur pharmaceutique.

Un autre enjeu majeur est le financement, car il faut soutenir des investissements importants en R&D et en propriété industrielle à l’international, et cela avant toute commercialisation.

Il y a quelques mois, vous avez construit un nouveau site à Deyme. Quelle est la place de la recherche et de l’innovation sur nouveau site ?

C.C. : La conception et la mise en service de notre nouveau site a été programmée pour coïncider avec le lancement commercial d’un nouveau médicament vétérinaire, qui prend la forme d’un collier antiparasitaire, commercialisé en premier lieu en Europe.

Ce nouveau laboratoire de production a ainsi été pensé pour accompagner l’innovation et poursuivre notre expertise. Il offre en la matière des capacités supplémentaires.

En effet, le processus de développement d’un médicament repose sur deux grandes phases :

• La première est la phase de développement technique du produit et du procédé industriel. Elle est réalisée par nos équipes de R&D, qui s’appuient sur des outils semi-industriels localisés dans des zones dédiées en production ;
• La deuxième est la phase de développement pharmaceutique, incluant ente autres la fabrication de lots pharmaceutiques pour leurs études dont les résultats feront partie intégrale du dossier de demande d’Autorisation de Mise sur le marché déposé auprès de l’Agence du Médicament.