BUREL Group : innover utile au profit de l’agriculture de demain

Lauréate des Trophées INPI 2006, BUREL Group – à l’époque Sulky-Burel – est une ETI familiale installée en Bretagne, spécialisée dans la conception, la production et la commercialisation de solutions de préparation du sol, de semis et de fertilisation, destinées à l’agriculture. Le groupe exporte aujourd’hui ses produits dans plus de 45 pays. A l’occasion du 30e anniversaire des Trophées, retour avec Gilbert Jouan, membre du Directoire, Directeur Général du Groupe Burel, sur leurs récents et audacieux projets.
  • Vous avez été récompensé d’un Trophée INPI en 2006 pour votre stratégie d’innovation, que s’est-il passé depuis ?


Gilbert Jouan : Depuis notre Trophée INPI, l’innovation est restée au cœur de notre stratégie et de notre ADN. Nous investissons chaque année 5 % de notre chiffre d’affaires en Recherche & Développement (R&D) pour perfectionner nos produits existants et développer de nouvelles solutions. Le pôle R&D compte aujourd’hui 26 personnes, sur les 250 que nous employons : des spécialistes en mécanique, électronique, hydraulique et agronomie, tous passionnés d’agriculture et de machines agricoles.

Après le Trophée INPI, nous avons d’ailleurs remporté plusieurs prix, preuve de notre capacité à déployer des produits innovants, durables et qui répondent aux besoins des agriculteurs : la médaille d’or pour notre « Concept Ecovision », au salon international de la machine agricole (SIMA 2007) ; la médaille d’or à l’Agritechnica 2015 pour le concept « Connected nutrient management » ; le prix de la machine de l’année au SIMA 2019 pour le semoir « Progress » avec ses innovations dans le domaine agroécologique ; et plus récemment la médaille d’argent pour le « Speed Control » au SIMA AWARDS 2021.

Depuis 15 ans, nous adaptons par ailleurs nos organisations pour devenir une entreprise plus agile, réactive et en phase avec son environnement.

En 2011, nous avons construit une nouvelle usine de fabrication de matériel, à Châteaubourg (Bretagne), avec l’objectif de mettre l’homme au cœur du dispositif et de créer des conditions de travail favorisant l’échange et la responsabilisation des salariés, pour en faire des acteurs impliqués.

Nous avons également investi dans un centre de recherche, isolé de l’usine, où sont imaginées les technologies qui alimenteront les futures innovations.

Enfin, nous avons intégré une école de production au sein de l’entreprise avec la Mission Locale de Vitré, et accueillons des jeunes quel que soit leur profil. Une initiative qui démontre notre volonté de mener une politique de ressources humaines novatrice et inclusive. L’innovation chez BUREL Group n’est pas que dans le produit, mais également dans la façon d’intégrer les salariés  dans l’entreprise. Nous avons d’ailleurs été récompensés dans ce domaine, par le Trophée de « L’entreprise Inclusive » décerné par l’Union des Entreprises d’Ille-et-Vilaine en 2019.

  • Pouvez-vous nous parler de votre stratégie d’innovation et de propriété industrielle aujourd’hui ? A-t-elle évolué depuis 2006 ?


G. J : Afin de répondre aux besoins actuels et futurs des agriculteurs, de leur apporter des solutions et de les accompagner dans ces changements, notre pôle R&D s’appuie sur les directives européennes : baisser la fertilisation de 20 %, réduire l’utilisation des pesticides de 50 %, atteindre 25 % de la surface agricole en bio, améliorer la sécurité des opérateurs… Il prend également en compte les évolutions des pratiques agronomiques : association de cultures, travail superficiel des sols ou encore micro-fertilisation au moment du semis. Notre philosophie d’entreprise consiste à innover utile et pour cela nous allons à la source, sur le terrain, pour écouter les acteurs du marché et observer leurs pratiques.

Afin de favoriser l’innovation au sein de BUREL Group, mais aussi de la protéger, nous avons mis en place plusieurs initiatives. Nous formons nos collaborateurs à l’analyse des brevets et aux outils de veille en propriété industrielle. Des cellules de veilles thématiques composées de salariés volontaires ont d’ailleurs été mises en place. Une revue de presse hebdomadaire est relayée en interne pour partager l’information et un reporting au Directoire permet d’orienter notre stratégie.

Nous sommes par ailleurs proactifs dans la protection de nos idées. Nous déposons régulièrement des enveloppes e-Soleau et avons un portefeuille de titres composé d’une quarantaine de brevets et d’une trentaine de marques.
Mais notre société se définit également par son esprit d’ouverture : nous pratiquons le transfert de savoir-faire et échangeons avec nos partenaires et concurrents. Il est important de sortir des schémas de batailles juridiques consommatrices de temps et d’argent pour saisir les opportunités et s’allier quand cela est nécessaire. Ainsi, nous avons signé des contrats cadres avec des instituts de recherche pour régir sereinement des programmes de recherche et de propriété intellectuelle à horizon 4-5 ans.

 

  • Votre stratégie d’innovation et de propriété industrielle a-t-elle contribué à votre croissance ?


G. J : Grâce à notre stratégie d’innovation nous avons renforcé notre image de marque et rendu visible notre entreprise auprès d’acteurs internationaux.

Depuis 2006, nous avons réalisé de nombreux partenariats et transferts de savoir-faire, notamment avec des entreprises allemande (Lemken, spécialisée dans la vente de distributeurs d’engrais Sulky) ou encore brésilienne (Jacto, pour la vente de distributeurs d’engrais). Ces partenariats commerciaux ou stratégiques ont été rendus possibles grâce à nos technologies innovantes et brevetées.

Aujourd’hui, notre activité en propriété intellectuelle est aussi une source de profits, grâce aux royalties touchées pour les transferts de savoir-faire et les licences d’utilisation de nos brevets.

 

  • Lors de l’édition 2021 des Trophées à l’automne, nous allons récompenser des entreprises prometteuses, avez-vous un conseil à leur donner, notamment en propriété industrielle ?


G. J : Innover est avant tout un état d’esprit et un leitmotiv qui doit émaner de la direction de l’entreprise. L’important est de former et d’accompagner les salariés, mais aussi d’apporter un cadre, une structure. Il n’y a pas d’innovation utile sans contrainte.

La propriété industrielle permet par ailleurs de sécuriser ses innovations et de conserver une certaine avance sur le marché. Mais les échanges de technologies, de savoirs et les alliances commerciales sont également des opportunités pour développer la croissance de son entreprise.

Chiffres et faits marquants :

          - Date de création : 1936

          - Salariés : 250

          - Chiffre d’affaires 2021 : 58 millions d’euros

          - 2011 : création d’une nouvelle usine de production à Chateaubourg (Bretagne)

          - Nombre de titres de PI :
             Brevets : 40
             Marques : 25