Ynsect : élevage d’insectes pour alimentation animale

Nominée dans la catégorie brevet, la start-up francilienne Ynsect élève des insectes et les transforme en produits destinés à l’alimentation des animaux insectivores. Rencontre avec son cofondateur et secrétaire général : Alexis Angot.

> Pouvez-vous nous présenter votre activité en quelques mots ?
Alexis Angot
 : Nous faisons de l’élevage d’insectes à grande échelle et les transformons en produits d’intérêt destinés à la nutrition des animaux naturellement insectivores. C’est le cas par exemple des truites, saumons ou crevettes. Ceux-ci mangent des insectes quand ils sont en milieu naturel mais n’en trouvent pas dans les bassins d’élevage. C’est là que nous intervenons. La pêche ne pourra pas fournir les quantités suffisantes pour nourrir l’humanité. C’est l’aquaculture qui le fera. Or, les poissons insectivores sont en meilleure santé quand ils sont nourris avec des insectes. De manière générale, les besoins en matière première pour animaux sont en croissance constante dans le monde. À long terme, à horizon 2050 disons, l’alimentation humaine à base d’insectes se sera forcément développée aussi, mais il est difficile de prévoir aujourd’hui à quel rythme. Nous ne nous interdisons donc pas de nous y intéresser, mais pour l’instant, nous occupons ce créneau de l’alimentation animale car nous le faisons à grande échelle, en ayant investi dans une usine de production.

> Que représente pour vous cette nomination aux Trophées INPI ?
A. G. : C’est une reconnaissance du travail mené depuis la création de la société en 2011 pour faire de la propriété industrielle une pierre angulaire de notre stratégie globale. La propriété industrielle permet évidemment de garantir une liberté d’exploitation mais c’est aussi une manière de valoriser l’entreprise, particulièrement les premières années quand on ne réalise pas encore de chiffre d’affaires. Nous avons levé des fonds très importants au départ pour investir dans nos outils de production. Posséder des brevets nous a beaucoup aidés.

> Vous êtes nominé dans la catégorie brevet justement, quelle est votre stratégie en la matière ?
A. G.
 : Nous avons à cœur de déployer un portefeuille de brevets complet qui porte sur toute la chaîne : les process, les produits et les applications. Nous comptabilisons aujourd’hui une quinzaine de familles de brevets. C’est une stratégie à la fois défensive et offensive. Nous sommes accompagnés pour cela par un conseil en propriété industrielle.

> Le thème de cette édition est « Sacrés Français ! » : qu’est-ce que cela vous inspire ? Vous reconnaissez-vous dans cette expression ?
A. G.
 : Oui, d’autant que nous avions en France un terreau très favorable au développement de notre projet, autant d’un point de vue technique que scientifique. Nous avons l’une des plus grandes agricultures du monde et des centres de recherche comme l’INRA mondialement reconnus. Nous avions donc toute la légitimité pour intervenir sur ce marché de l’élevage d’insectes. J’imagine très bien d’ailleurs des étrangers dire « Ah, les Français, il n’y avait que vous pour le faire ! ».