Percko développe une ligne de vêtements contre le mal de dos

8 français sur 10 souffrent ou souffriront de mal de dos au cours de leur vie. Afin de lutter contre ce fléau, Percko, start-up francilienne, a mis au point des sous-vêtements correcteurs de posture. Rencontre avec son directeur général, Quentin Perraudau.

> Quelle est l’activité de votre entreprise en quelques mots ?
Quentin Perraudeau : Alexis Ucko et moi-même avons créé Percko en 2014. Notre idée de départ était d’aider les personnes souffrant de douleurs dorsales. Comme nous ne connaissions rien à ce domaine, nous nous sommes rapprochés de spécialistes. On a alors découvert que 80 % des problèmes de dos étaient liés aux modes de vie : manque d’activité, posture assise prolongée, mauvais positionnement, etc. On s’est donc dit qu’il fallait créer un objet qui permette de mieux se tenir au quotidien. Il existait déjà des ceintures lombaires qui atrophient les muscles et qu’il ne faut pas porter plus d’une à deux heures par jour. Nous avons eu l’idée d’inventer un sous-vêtement correcteur de posture facile à porter toute la journée. Le design faisait donc partie du cahier des charges. Nous avons consacré une année à la R&D avec une clinique d’ostéopathie et des spécialistes en biomécanique. Et c’est ainsi qu’est né Lyne Up, notre premier produit. Depuis, nous avons développé Lyne Fit pour le sport et Lyne Pro pour les activités manuelles.

> Que représente pour vous cette nomination aux Trophées INPI ?
Q.P. :
 L’annonce de cette nomination a réjoui toute l’équipe. Tout ce qui se fait d’innovant passe par l’INPI, donc être distingué est une grande fierté, une reconnaissance du travail accompli et de notre innovation. Nous ne manquerons pas de mettre en avant cette distinction car cela signifie quelque chose pour nos clients.

> Vous êtes nominé dans la catégorie Design, en quoi votre stratégie de propriété intellectuelle est-elle un levier de croissance ?
Q.P. : 
La PI nous a permis de développer notre innovation l’esprit tranquille. Nous n’aurions pas consacré autant de budget dans la recherche si nous n’avions pas su que ce qui allait en ressortir serait protégé. L’INPI a réalisé un Prédiagnostic et nous a fourni à l’époque un rapport très instructif sur lequel nous avons travaillé avec un cabinet spécialisé. La PI est importante aussi bien en amont que lors du développement. Aujourd’hui, quand nous regardons vers l’international, elle nous permet de voir comment notre innovation se positionne. En tout cas, nous ne sommes pas dans la logique de vendre notre licence. Alors que beaucoup de produits existent pour le haut du dos, notre technologie agit sur l’ensemble de la colonne vertébrale, c’est notre spécificité. Nous disposons d’une véritable innovation, d’un véritable avantage concurrentiel.

> Avez-vous un conseil à donner à des entrepreneurs ?
Q.P. :
 La première chose, d’aller voir l’INPI. Même si on n’a qu’un projet en tête, rien de bien précis, les équipes sont disponibles et très pédagogues. La PI est un sujet assez complexe pour les néophytes. Ensuite, bien sûr, de protéger son innovation rapidement. C’est d’autant plus important qu’aujourd’hui tout va beaucoup plus vite. C’est bien de faire émerger des idées, mais le revers de la médaille c’est qu’un autre business peut très vite se développer sur le même concept. Quand on est une petite équipe avec peu de moyens, en peu de temps tout peut se passer.