L’INPI homologue la huitième indication géographique : « charentaise de Charente-Périgord »

25/03/2019
L’illustre chausson « charentaise de Charente-Périgord » est homologuée indication géographique par l’INPI à compter du 29 mars 2019, date de publication au bulletin officiel de la propriété industrielle. Cette reconnaissance protégera désormais l’activité de fabrication de la charentaise et la technique originelle du « cousu-retourné » ainsi que les 210 emplois de la filière textile.
La huitième indication géographique homologuée

Il s’agit de la huitième indication géographique homologuée depuis l’entrée en vigueur du dispositif, après le siège de Liffol (décembre 2016), le granit de Bretagne (janvier 2017), la porcelaine de Limoges (décembre 2017), la pierre de Bourgogne (juin 2018), le grenat de Perpignan (novembre 2018), le tapis d’Aubusson et la tapisserie d’Aubusson (décembre 2018).

C’est l’association pour la promotion de la charentaise (A.P.C), qui se voit déléguer la gestion de l’indication géographique « charentaise de Charente-Périgord ».
L’activité de fabrication de la charentaise concerne 5 entreprises dans l’aire géographique Charente/Dordogne : DM PRODUCTION, FARGEOT Cie SAS, Manufacture Degorce, La Manufacture Charentaise, La Nouvelle Charentaise. Il s’agit de PME qui regroupent 210 emplois, dont 50 personnes sur la technique du cousu-retourné.

 « L’INPI se réjouit d’homologuer l’indication géographique « charentaise de Charente-Périgord », une indication géographique particulièrement emblématique du savoir-faire de nos régions. Jusqu’à présent, fabricants et consommateurs devaient affronter les mêmes difficultés : celles d’un marché confus qui rassemblait des produits aux antipodes les uns des autres qualitativement, mais s’identifiant au même nom, « charentaise ». Cette appellation associée à la zone Charente-Périgord, porteuse de valeurs et d’une dimension patrimoniale forte, sera désormais réservée aux seuls acteurs de la charentaise de Charente-Périgord, en raison de leur savoir-faire et de la spécificité de leurs produits. L’indication géographique va permettre de protéger et défendre la vraie charentaise, en donnant une garantie d’authenticité aux consommateurs, en soulignant le savoir-faire des artisans qui perpétuent la technique spécifique du « cousu-retourné » et en dotant ses fabricants d’outils juridiques permettant de se protéger des tromperies et contrefaçons. » a commenté Pascal Faure, Directeur général de l’INPI.

Un peu d’histoire…
La charentaise, chausson célèbre pour sa chaleur et son confort, est apparue à la fin du 19è siècle dans le bassin de la Charente-Dordogne-Sud Limousin.
Elle est née grâce aux industries textiles et papetières alors situées sur le fleuve Charente et ses affluents : les feutres à papier étaient en laine. Après avoir servi au pressage et avoir absorbé l'eau de la pâte à papier, ils devenaient imperméables. Les savetiers locaux eurent alors l'idée de récupérer les feutres pour en faire des semelles souples et confortables.
A l'époque, la partie supérieure de la pantoufle, appelée « tige », provenait des excédents de fabrications des tisserands locaux qui travaillaient pour la confection des uniformes de la marine royale. A l'origine, la charentaise était noire avec une semelle de feutre blanche.
A l'époque, la partie supérieure de la pantoufle, appelée « tige », provenait des excédents de fabrications des tisserands locaux qui travaillaient pour la confection des uniformes de la marine royale. A l'origine, la charentaise était noire avec une semelle de feutre blanche.
© Association de promotion de la charentaise
© Association de promotion de la charentaise
Le « cousu-retourné », technique originelle et historique de fabrication des charentaises, permettait d'assembler à l'aide d'un fil de chanvre la semelle et la tige. Le chausson était ensuite retourné afin de prendre sa forme définitive.  © Association de promotion de la charentaise
Le « cousu-retourné », technique originelle et historique de fabrication des charentaises, permettait d'assembler à l'aide d'un fil de chanvre la semelle et la tige. Le chausson était ensuite retourné afin de prendre sa forme définitive. © Association de promotion de la charentaise
© Association de promotion de la charentaise
© Association de promotion de la charentaise
Le savoir-faire du « cousu-retourné », entretenu aujourd'hui par quelques entreprises dans la zone Charente-Périgord, perpétue la tradition régionale des savetiers et la fabrication de la charentaise historique. © Association de promotion de la charentaise
Le savoir-faire du « cousu-retourné », entretenu aujourd'hui par quelques entreprises dans la zone Charente-Périgord, perpétue la tradition régionale des savetiers et la fabrication de la charentaise historique. © Association de promotion de la charentaise
Aujourd’hui, le positionnement de la charentaise évolue pour tendre vers le haut de gamme. La charentaise allie les volets « tradition » et « innovation » afin de s’adapter aux tendances et à la demande du marché. Des partenariats avec des marques françaises, fleurons du « Made in France » comme Saint James ou Le Slip Français démontrent ce renouveau. © Association de promotion de la charentaise
Aujourd’hui, le positionnement de la charentaise évolue pour tendre vers le haut de gamme. La charentaise allie les volets « tradition » et « innovation » afin de s’adapter aux tendances et à la demande du marché. Des partenariats avec des marques françaises, fleurons du « Made in France » comme Saint James ou Le Slip Français démontrent ce renouveau. © Association de promotion de la charentaise

Environ 300 000 paires de charentaises en « cousu-retourné » sont fabriquées par an par ces entreprises pour un chiffre d’affaires global d’environ 5,2 millions d’euros pour l’année 2018. Les ventes de charentaises en cousu-retourné augmentent depuis 10 ans.

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