Plus d’un jeune européen sur deux évite les sources illégales de contenu numérique

11/05/2020
Les jeunes européens tiennent compte de la légalité des sources en ligne pour accéder à des contenus numériques et acheter des biens physiques, selon un tableau de bord 2019 de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle. Plus de la moitié évitent les sources illégales de contenu numérique, contre 40 % en 2016, et une part croissante d’entre eux déclare être prête à payer un abonnement pour accéder à du contenu. En revanche, le pourcentage de jeunes ayant acheté en ligne des biens physiques de contrefaçon a augmenté pour passer à 25%. Ils estiment néanmoins que les produits de contrefaçon ne sont « pas cool » et craignent que « les artistes ou créateurs puissent en souffrir ».

87 % des jeunes de 15 à 24 ans issus des 28 pays membres de l’Union européenne déclarent avoir vérifié au moins une fois au cours des 12 derniers mois si une source était légale ou illégale lors de l’accès à des contenus numériques ou à l’occasion de l’achat de biens physiques.

La vérification consiste à rechercher sur Internet des avis, commentaires ou opinions (58 %), à contrôler la fiabilité du propriétaire du site (31 %) et à poser des questions aux amis (26 %) et aux parents ou proches (19 %).

Plus de la moitié des jeunes (55 %) affirment être capables d’identifier les sources illégales de contenu numérique. En revanche, seulement 39 % d’entre eux se sentent en mesure d’identifier des sources illégales de biens physiques.


La consommation de contenus numériques

51 % des jeunes déclarent ne pas avoir utilisé, lu, téléchargé ou diffusé des contenus numériques provenant de sources illégales au cours des 12 derniers mois, contre 40 % en 2016, lors de la précédente étude menée par l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO). L’étude révèle par ailleurs une diminution de la part de jeunes qui utilisent intentionnellement des sources illégales de contenu numérique : 21 % en 2019, contre 25 % en 2016.

En France, bien que la proportion de jeunes ayant volontairement accédé à des contenus numériques à partir de sources illégales est supérieure à la moyenne (24 %), elle a baissé de 10 points en 3 ans.

Parmi les jeunes qui utilisent intentionnellement des sources illégales pour accéder à des contenus numériques, 79 % le font pour télécharger ou diffuser des films et des séries, et 39 % pour de la musique. On observe par ailleurs une baisse de 17 points depuis 2016 du nombre de jeunes qui déclarent utiliser des sources illégales pour accéder à la musique (56 % en 2016), et de 6 points pour accéder à des films ou des séries (85 % en 2016).

Cette réduction pourrait être liée à l'offre légale croissante d'abonnements à des services proposant des contenus numériques. En effet, l’idée de souscrire à un abonnement payant pour accéder à du contenu numérique a gagné du terrain : 22 % des jeunes interrogés déclarent être prêts à payer pour de tels services s'ils sont abordables, soit une hausse de 9 points par rapport à 2016.

Plus de la moitié des jeunes (59 %) affirment néanmoins que la raison principale pour laquelle ils utilisent intentionnellement des sources illégales est la gratuité. Mais la qualité et la sécurité de l’offre en ligne sont pour les jeunes des facteurs aussi importants que le prix au moment de choisir des contenus numériques.


L'achat de biens physiques

Une très grande majorité des jeunes européens (94 %) a acheté des produits en ligne au cours des 12 derniers mois. Dans l’ensemble, on constate une augmentation des achats de produits de contrefaçon depuis 2016 : la proportion est passée de 22 % à 25 %, dont 13 % délibérément et 12 % involontairement.

La France est légèrement en dessous de la moyenne européenne, avec 10 % de jeunes qui déclarent avoir intentionnellement acheté des produits de contrefaçon, un chiffre en baisse puisqu’il était de 11 % en 2016.

Les vêtements, les accessoires et les chaussures sont les produits de contrefaçon les plus achetés en ligne par les jeunes.

Comme c'est le cas pour le contenu numérique, les principaux facteurs que les jeunes prennent en considération lors de l’achat de produits en ligne sont la qualité du produit (62 %) et la sécurité des méthodes de paiement (61 %).


Ce qui retient les jeunes de télécharger illégalement des contenus ou d’acheter de la contrefaçon en ligne

L’étude de l’EUIPO révèle que, lorsqu’ils perçoivent un risque pour leur sécurité personnelle, les jeunes y réfléchissent à deux fois avant d’utiliser des sources illégales de contenu numérique ou d’acheter des produits de contrefaçon. Le risque que leurs données de carte bancaire soient volées ou que des virus infectent leurs appareils personnels sont les principales raisons soulevées par ces derniers.  

On observe par ailleurs que les jeunes sont de plus en plus convaincus par des arguments « moraux » : plus de la moitié considèrent que le piratage et les produits de contrefaçon, ne sont « pas cool », craignent que « les artistes ou créateurs et l’équipe qui les soutient puissent en souffrir » et regrettent que « les produits de contrefaçon puissent nuire à l’environnement ».

Une offre plus abordable de produits originaux, une mauvaise expérience ou le risque de sanction empêcherait également les jeunes d’acheter des produits de contrefaçon.

Les plus récentes

FEPI 2024 : une réflexion concertée autour des bouleversements qui touchent la propriété intellectuelle

27/03/2024
Réunis à l’initiative de l’UNIFAB, les 21 et 22 mars dernier, les professionnels de la propriété intellectuelle ont participé à un cycle de conférences autour du thème « Quels bouleversements législatifs, numériques, technologiques et pratiques pour la propriété intellectuelle ? ». L’INPI, partenaire historique de l’UNIFAB, s’est joint au travail de réflexion.
Internationales

Publication du Patent Index 2023 de l’OEB

20/03/2024
L'Office européen des brevets (OEB) vient de publier son baromètre Patent Index 2023. Le dynamisme des déposants français permet à notre pays de conserver sa deuxième position dans le classement des pays européens ayant enregistré le plus de demandes de brevet.

Indications géographiques, territoires d’avenir !

15/03/2024
Une conférence coorganisée par l’EUIPO et l’INPI, s’est tenue ce mardi 12 mars à Courbevoie. Elle a réuni avocats, conseils en propriété industrielle, dirigeants d’entreprises, représentants d’organismes de défense et de gestion (ODG) et plus généralement tout l’écosystème de la propriété industrielle autour de la notion d’indication géographique (IG) et de son actualité.