La carte à puce à mémoire (1974)

Avant de devenir une industrie géante, c'est à la vitesse d'une tortue que la carte à puce déposée par Moreno en 1974 a fini par s'imposer.
Le concept de l'idéation dématérialisée

Téléphones, cartes de paiement, titres de transport, documents d'identité... les cartes à puce sont partout. On en fabrique  plusieurs milliards d'exemplaires chaque année dans le monde. Mais pour revenir à la première version de la carte à puce - sans microprocesseur -, il faut remonter à 1974 et au français Roland Moreno.

Inventeur autodidacte, Géo Trouvetou aux cheveux hirsutes, Roland Moreno créé Innovatron en 1973 dont la vocation première est de « vendre des idées ». Il fera bien plus que ça... en déposant en 1974 le brevet de la carte à mémoire et en contribuant à la diffusion du concept. Une bataille de longue haleine tant il est difficile au départ de convaincre banques et industriels de l'utilité de cette invention. D'ailleurs, si, à la fin des années 70, les premières applications concernent bien les cartes de paiement sécurisés, c'est la téléphonie qui lancera vraiment le marché en France avec les premiers publiphones à carte en 1984. Progressivement, brevets, normes et standards vont structurer l'industrie et faire l'objet de batailles juridiques. D'ailleurs, la paternité de l'invention par Moreno elle-même a été contestée mais à chaque fois validée devant les tribunaux. Quoi qu'il en soit, c'est bien lui et sa société Innovatron qui sont dépositaires du premier brevet et des 45 qui ont suivi ! Ils sont depuis tombés dans le domaine public.

Quant à Roland Moreno, décédé en 2012, il n'a cessé toute sa vie d'inventer de nouvelles machines plus ou moins farfelues. On lui doit par exemple le « radoteur » - qui permet de créer des mots nouveaux de manière algorithmique -, le « pianok » - un piano de poche - ou encore la « matapof », une machine à tirer à pile ou face

Brevet du procédé et dispositif de commande électronique n°FR7410191, déposé le 25 mars 1974