• Comment décririez-vous Mini Green Power et son activité ?

Jean RIONDEL : Mini Green Power (MGP) est une start up hyéroise qui produit des centrales énergétiques de puissance réduite alimentées en biomasse.

Avant de fonder l’entreprise en 2014, j’étais expert dans le démarrage de centrales à gaz. Puis, j’ai pris conscience des conséquences environnementales.

J’ai donc réorienté mon savoir-faire et mon expérience pour mettre au point une technologie capable de créer de l’énergie bas carbone à partir de sources renouvelables et de présenter une alternative sérieuse aux énergies fossiles.

Je suis alors parti d’une double intuition : l’énergie de demain sera générée localement, grâce à de petites infrastructures installées chez le client, et la valorisation des déchets produits localement sera la base de la transition énergétique.

C’est ainsi qu’est née MGP, qui s’est donnée pour mission de réduire l’empreinte environnementale en utilisant les déchets de biomasse mal valorisés pour les transformer en énergie propre et durable. Et on voit, aujourd’hui, que mon intuition était bonne : avec la guerre en Ukraine et les fermetures des centrales nucléaires, le prix de l’électricité a, en effet, été multiplié par dix en un an, et le prix du gaz par vingt !

• Pouvez-vous nous parler plus précisément de ces mini centrales que produit MGP ?

J.R. : Les centrales développées par Mini Green Power sont de taille adaptable et modulable au processus client. Elles sont contrôlables à distance et peuvent produire de la chaleur, du froid ou de l’électricité. Autre fait marquant, leur approvisionnement en biomasse-déchets se fait en circuit court pour prolonger le cercle vertueux.

En parallèle de cette énergie propre et renouvelable, nos minicentrales vertes peuvent produire du « biochar ». Il s’agit d’un charbon végétal qui est utilisé en agriculture pour améliorer la qualité et la productivité des sols, ou comme additif du béton le rendant ainsi plus dense et plus résistant. Son principal atout est qu’il joue également le rôle d’agent séquestreur : il piège le carbone atmosphérique capté par les plantes grâce à la photosynthèse et le retient ensuite dans le sol pendant des siècles : le biochar est un des leviers forts des réductions de gaz à effet de serre !

Cette dernière innovation est le prolongement de toutes les autres, et c’est sans doute d’elle dont nous sommes les plus fiers.

• Quelle est votre actualité ?

J.R. : Nous travaillons actuellement au développement d’une flotte de centrales qui devrait atteindre une vingtaine de machines d’ici 2030. Leur financement ne reposera pas sur le consommateur final d’énergie, mais sur des investisseurs extérieurs grâce à la création de sociétés pour chaque projet. Nous espérons ainsi devenir d’ici quelques années une des premières licornes de la production d’énergie verte en France.
Pour y parvenir, nous avons lancé depuis quelques mois une nouvelle levée de fonds. Si nous réussissons à boucler ces financements, trois contrats de vente d’énergie seront mis en place d’ici fin 2023 ou mi 2024.
Nous voulons également nous positionner sur le marché du biochar. Il nous faut pour cela optimiser notre production, c’est-à-dire travailler sur sa qualité et améliorer nos paramètres de combustion.

• Quelle est votre stratégie d’innovation et de propriété industrielle ?

J.R. : L'innovation est au cœur de nos activités et nous suivons régulièrement les formations de l’INPI. Nous disposons d'une cellule recherche et développement (R&D) composée d'un docteur R&D, d'un Directeur Technique – qui, entre autres, planifie notre stratégie de propriété industrielle – et d'un ingénieur chef de projet – qui applique cette stratégie et gère l’interface avec les cabinets de propriété industrielle.

Notre stratégie pour nos inventions en cours d'exploration se décompose en cinq étapes :
1. Recherche expérimentale, acquisition de données.
2. Dépôt d'une e-Soleau.
3. Veille documentaire PI et analyse de la brevetabilité de l'idée.
4. Dépôt demande de brevet.
5. Suivi des opérations administratives du dépôt et diverses réponses.

Notre stratégie d'innovation n’a pas eu seulement un impact sur notre développement ; c’est plutôt notre développement qui est directement issu de notre stratégie innovation ! Cela se traduit par une politique de propriété industrielle active : les brevets nous permettent, non seulement de protéger nos inventions et d'en assurer l'exclusivité dans l'exploitation, mais aussi de constituer une source d'inspiration pour les générations futures de chercheurs et d'inventeurs. Le dépôt de marque permet quant à lui de protéger l’identité propre des produits, leurs visuels et leur exploitation, contribuant ainsi à construire une image pérenne auprès de nos clients.

• Pour vous et vos collaborateurs, que représente cette nomination aux Trophées ?

J.R. : Cette nomination confirme qu’au bout de neuf ans d’existence, l’innovation reste au cœur de notre actualité. C’est une belle reconnaissance pour l’ensemble des salariés, plaçant Mini Green Power parmi les entreprises emblématiques de l’innovation française. Elle récompense la politique de propriété industrielle active menée par les équipes au quotidien et confirme l’importance de son activité de R&D pour le développement de l’entreprise.